20090202

Capacité sinusoïde 2

Vous rentrez dans une librairie ouverte à cette heure matinale à quelques mètres de là. Les rayons sont des empilements verticaux. Impossible de déranger le désordre étudié sans écrouler la structure. Vous ne pouvez pas feuilleter et c’est à peine si vous avez la place de vous déplacer entre les colonnes d’ouvrage. Le plafond est haut et semble calé par les livres. Au fond de la petite pièce exiguë, rehaussé par un promontoire qui lui donne une profondeur de champs que vous n’avez pas, le libraire chausse ses lunettes et consulte ses références comme si vous n’étiez pas là. Votre corps veille à ne rien renverser. L’espace confiné et rempli est une épreuve. Rien ne semble fait pour vous faciliter la tâche. Plutôt que de vous diriger vers le socle de bois pour demander un renseignement ou même pour bavarder un peu histoire de passer le temps, vous préférez tout compte fait faire machine arrière et sortir à reculons. Votre chemin du retour vous le faite à l’aveugle en mettant chacun de vos pas dans le pas précédent, plutôt que de risquer d’être enseveli sous une pile de livres que vous auriez dérangé dans un geste trop brusque en faisant demi tour. Autre solution : il y avait le contournement circulaire en longeant les espaces, mais la durée de ce trajet augmentait les probabilités de tout effondrer.
Encore quelques minutes à attendre. Vous vous décidez à retourner au café où on vous regarde rentrer à nouveau mi suspicieux mi amusé.

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