20090210

Onirique absolu - Tentative d'explication 6

Je suis la liane et la racine, je suis les effets conjugués et le rite sacré, et mon corps est toujours quelque part dans une maison abandonnée, sur une colline oubliée, à trembler dans la nuit dans des volumes de temps allongés, et ce rêve n’a pas de fin. La plante fait son chemin. Je suis mon propre délire. Racines, puis tiges au ciel.
Je suis l’instant ultime où le temps est infini, le point le plus minuscule où l’espace n’a plus de limite.
Je suis dans l’appartement et les frontières du ciel s’abattent enfin.
Je suis en face aussi dans une chambre, dans l’hôpital, à regarder à l’intérieur depuis l’extérieur danser et vivre au dehors, à observer jalousement les faits et gestes de mes voisins dans leur intimité, depuis mon lit et caché dans l’obscurité, et je voudrais être lui, et mes yeux seraient clairs et mes cheveux tressés, ou bien je voudrais être elle, et mon corps serait tatoué et ma beauté diaphane serait intemporelle.
Je suis l’appartement et la colline et la maison oubliée. Je suis l’orage et le fracas. Je suis la lumière . Je suis un éblouissement, né du relargage phénoménal dans la circulation de la totalité des hormones qu’il me reste dans ces instants ultimes, les récepteurs neuronaux saturés et totalement débordés par l’intensité de la révélation.
Je suis l’abolition du temps, je n’ai pas de début ni plus de fin. Plus rien de ceci n’a d’importance. Le flux s’écoule. L’impalpable est à mordre ici. L’instant de tous les instants.
Le bonheur m’enivre. Je crie.
La lumière s’allume. On accoure. Ses yeux, sa voix. Reviens, reviens me dit-elle.
C’est un désastre, une catastrophe folle.
Le toit s’effondre et je suis englouti.

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