20090210

Elizabeth de Geoges de Saint Val répond à l'inconnu derrière un masque

Oh je suis alanguie...je suis si remplie, vous avez fait votre affaire et vous aussi vous êtes vidé. Délicatement, doucement, je me décide à mordre dans ce rideau opaque qui s'est solidifié. Je laisserai là la trace de lèvres charnues et les volontés déguisées de ces êtres dont le souffle chaud retentit toute la nuit. Là, tout près de moi, vous riez un peu étrangement dans le sommeil, enfant sifflotant tandis que je passe les doigts sur votre corps lippu. Abandoné, offert, bras en croix. La pluie paranoïaque tombée du ciel agite le navire, le fait tanguer, le secoue et vous échouâtes sur moi, le mât retourné, à titiller la sensibilité dépravée de ces lignes pour enfin que s'installe entre nous le jeu d'impatience, en quelque sorte le jus chargé de pulpe, granuleux, qui trop contrit ne pouvait plus que se répandre. Voilà, c'est fait. On devrait toujours être comme ça. Mais j'ai bien peur que vous n'y trouviez du plaisir, une certaine forme de douleur mal dissimulée et dont vous ne pourriez plus vous passer. Certaines langues amères ont su distiller un goût particulier et éveiller les sens dans des régions que jusqu'ici vous n'imaginiez pas. Las, repassez sur ces terres vierges et retournez en le grain: pétrissez, les mains noires. Et longues.
PS: de petits bouts de peau partout sur le chemin
PS': d'autres petits bouts de chemin partout sur la peau

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